L’automne est vraiment la saison rêvée pour aller vagabonder en forêt. Se perdre sous les arbres est un bon moyen pour se reconnecter avec soi-même. Et c’est souvent quand on y pense le moins que les idées apparaissent. Laisser son regard errer au gré des petits détails permet de se relaxer, tout en restant ouvert au monde autour de soi. Chaque élément est évocateur et invite à la rêverie : la courbe d’une feuille, la texture d’un tronc ou bien encore la couleur éclatante d’une baie. Mes meilleures promenades sont celles où je n’ai pas forcément été très loin. Quand j’arrive à franchir la porte de ce monde paisible et m’isoler dans un petit recoin de nature, que je m’oublie dans l’observation des petits détails, c’est comme si j’avais changé de dimension. Il n’y a plus que moi, les arbres, le chant des oiseaux, et rien d’autre n’a de l’importance.
La forêt est un monde à 360 degrés. S’arrêter un instant pour regarder autour de soi, lever la tête pour essayer d’apercevoir le ciel ou bien observer le sol pour y trouver une plume égarée est la clé pour s’immerger complètement dans cet univers, et de se concentrer sur l’instant présent. L’idéal est de laisser le passé et le futur à l’orée de la forêt et de se recentrer sur ses sens. Le bruit de ses pas sur les feuilles craquantes en automne, l’odeur des épines de sapins après la pluie, la sensation rugueuse et douce à fois lorsqu’on touche l’écorce d’un arbre… Il ne suffit pas d’utiliser uniquement sa vue et il est parfois intéressant de la mettre en retrait pour laisser ses autres sens prendre le dessus.
Pour moi, nature et créativité sont complètement liées. Quand je me sens ressourcée, les idées surgissent au moment où je m’y attend le moins. Et si je ramène toujours à la maison un petit trésor, c’est pour pouvoir prolonger ce moment et avoir toujours avec moi un bout de nature, et le début d’une idée. Quand la promenade est réussie, je n’ai plus qu’à m’asseoir à mon bureau en rentrant, prendre un pinceau, et me laisser porter…
